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Episode 6

 

6-LE JOUR J

 

Toutes les fois que la famille se déplaçait tout était pré-organisé, elle avait fait apporter une centrale de repassage, une centrale de nettoyage à sec, il ne manquait qu'une "station service portable".

 

 

 

Dans le pays dans lequel elle vivait, me dira t'elle, elle était entourée d'une quinzaine d'employé: diriger, organiser une grande brigade, c'était dans ses gènes: rien ne lui échappait.

Nous n'allions pas tarder de le constater.

Le vrai et grand jour "J"  arriva, nous avions fait la revue de détail, puis vers dix-sept heures l'assistant personnel nous communiqua les dernières consignes, pour une arrivée estimée à dix-neuf heures. 

A l'heure prévue le personnel était au garde-à-vous, les serveurs superbement habillés, les cuisiniers étaient en grande tenue, toques sur la tête, gants blancs et révérences pour les "dames-tonneaux".

Nous avions allumé deux cents verres-bougie parfumés ainsi qu'une trentaine de lanternes pour l'extérieur.

La maison était décorée de plantes supportant l'altitude, d'arbres de noël noirs habillés d'un noir brillant et de rubans platine & rouge, ainsi qu'une immense composition de branches de houx et de gui entrelacées.

Les trois cheminées allumées dégageaient une douce et rassurante chaleur de bois de chêne.

Nous étions tous attentifs, nous nous découvrions soudain acteurs et comédiens d'un conte de fée extraordinaire, les pages allaient s'animer nous allions participer à leur écriture..à les remplir ...

La neige était au rendez-vous, tous les éléments s'étaient réunis autour d'une splendide et extraordinaire arrivée !

Après deux heures d'attente notre altesse débarqua, avec les princes, princesses ainsi que l'énigmatique Monsieur Hyacinthe....

Après les salutations réglementaires et les courbettes d'usage,  je présentais mon équipe avec révérences du personnel féminin plus le sourire de complaisance.

Notre aide-cuisinier "yes we can" fît lui aussi sa révérence ce qui fit rire tout le monde et contribua à créer l'ambiance tout aussitôt...nous restâmes au garde-à-vous quarante minutes pour les films & les photos des enfants, pour le père resté au loin, pour twitter, facebooker & j'en passe.

En quelques clics le monde entier nous découvrait, les enfants rédigeaient aussitôt les commentaires et postaient les images; c'est ainsi que je faillis devenir célèbre !!

Madame très belle était vêtue d'un manteau de loup blanc on aurait dit une poupée barbie en vrai ! les enfants très racés étaient élégants, riches, beaux et séducteurs... what else ! 

Addict au portable, se déplaçant toujours qu'avec leurs outils de communication, ils passaient une grande partie de temps à les perdre et à les chercher .

Ils nous estimèrent et nous respectèrent rapidement. Nous avions pris soin de leur expliquer les règles et les devoirs de la courtoisie en Suisse. 

Polyglottes, instruits , d'une intelligence hors du commun ils adoptèrent les droits et des devoirs de la vie en Confédération ce qui plut à leur sublime Maman.

Il fallut décharger les quatre mini-bus remplis des courses de Londres et de Paris.

Les gardes-du-corps s'affairaient pour disposer ici & là dans les salons, les six mètres-cubes de cartons et les pochettes-surprise.

Tout était numéroté, désigné & attribué tout était noté & inventorié dans le carnet de madame. Elle n'était ni Suisse ni militaire, mais issue d'une famille nombreuse sans fortune, elle savait organiser, savait s'organiser elle avait appris à survivre très tôt, me confiera t'elle un prochain moment.

 

Notre maîtresse avait institué en quelques minutes le fonctionnement et le règlement intérieur de leur nouvelle maison, elle attribuait  les chambres, suivis des bagages avec les gouvernantes qui aussitôt défaisaient et rangeaient les vêtements dans les gardes-robes. 

Nous, nous préparions le buffet, à vingt heures précises je proclamerais: madame est servie.

Le premier dîner fût frugal selon les souhaits de la maîtresse de maison, le décalage horaire avait invité prématurément le marchant de sable.

Les paupières étaient trop lourdes, les petits anges fatigués avaient hâte de rejoindre Morphée sur les oreillers en plumes d'oies de la maison Élite !

The mystery Butler | Jules mountbrion

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